Etudiante aux beaux-arts, mon envie est de « tisser » un espace plutôt que de le représenter. Ce qui n’est pas la même chose. Donc, je cherche un moyen de dessiner sans intervenir sur un support déjà donné comme une feuille de papier ou de carton. Ce qui m’intéresse est de créer un espace en le tissant avec des fils, qui fonctionnent autant comme éléments graphiques qu’organisation interne du support.

   Dans ce contexte, la ligne crée en premier la structure puis acquiert une visibilité grâce à la trame.  C’est cette complémentarité entre deux modes d’existence « le fil » et « la ligne », l’un évoquant la tradition du tissage et l’autre celle du dessin, que je me plais à conjuguer.

   Ainsi, en multipliant les expériences avec les matériaux, j’en viens à créer des trames de fil noirs et colorées, en jouant sur le glissement entre le fil qui tisse la toile et la ligne qui permet au regard de circuler sur la structure. Ce sont ces notions réductionnistes aux éléments premiers du dessin que j’explore avec celle de spatialité. De manière métaphorique, la pensée peut suivre le cours de sa méditation en suivant les ramifications des fils.